Les genres de la musique japonaise traditionnelle ainsi que ses instruments sont en grande partie originaires de Chine.
Sur cette page : le gagaku, les shomyō, la musique de biwa, la musique de shamisen.
LES GENRES DE LA MUSIQUE JAPONAISE TRADITIONNELLE
1. LE GAGAKU
Les origines du gagaku (雅楽) remontent au 5-ième siècle quand il est importé de Chine. Le gagaku est un genre de musique de cour devenu celui de la cour impériale depuis la restauration de Meiji en 1868. Gagaku signifie littéralement « musique élégante ». C'est une musique principalement religieuse (shintoïste), mais qui peut être aussi profane. Le gagaku est souvent joué avec des danses :
Les instruments du gagaku :
Cordes :
- Biwa (琵琶) : luth à quatre cordes
- Gaku-sō (楽箏) : cithare à treize cordes ; autres noms : sō ou sō no koto
- Yamatogoto (大和琴) : cithare à six cordes ; autre nom : wagon (和琴)
- Kokyū (胡弓) : instrument à archet
Vents :
- Hichiriki (篳篥) : instrument à vent à double anche
- Kagurabue (神楽笛) : genre de flûte ; autre nom : yamatobue
- Komabue (高麗笛) : flûte d'origine coréenne
- Ryūteki (龍笛) : flûte d'origine chinoise ; autre nom : ōteki (横笛)
- Shō (笙) : orgue à bouche à dix-sept tuyaux
Percussions :
- Kakko (羯鼓) : tambour à baguettes
- San no tsuzumi (三の鼓) : tambour de taille supérieure au kakko
- Shakubyōshi (笏狛子) : claquette de bois
- Shōko ou shōgo (鉦鼓) : petit gong en bronze
- Taiko (太鼓) : tambour à maillet ; variantes selon la taille : da-daiko (grand tambour d'apparat du gagaku), tsuri-daiko, ninai-daiko
En savoir plus sur le gagaku en consultant Wikipédia :
2. LES SHOMYO
Les shōmyō (声明) sont les chants et les récitations de la liturgie bouddhique. Shōmyō signifie littéralement « voix claire » :
En savoir plus sur les shōmyō en consultant Wikipédia :
3. LA MUSIQUE DE BIWA
Le biwa (琵琶) est une sorte de luth à quatre ou cinq cordes d'origine perse mais qui a transité par la Chine. Il est utilisé soit en solo, soit dans les orchestres de gagaku. Il en existe cinq types : le heike biwa, le satsuma biwa, le chikuzen biwa, le mōsō biwa et le gaku biwa.
Pour la récitation de l'épopée du Heike Monogatari (平家物語 - Dit des Heike), on utilise le heike biwa. Ci-dessous, récital de heike biwa durant le Mitama matsuri (Fête des esprits, sous-entendu : des morts) du sanctuaire Yasukuni de Tōkyō :
Cette année 2007 est celle de la commémoration officielle du millénaire du Heike Monogatari.
Ci-dessous, Imai kengyō (kengyō n'est pas un prénom mais un titre) récitant le Heike Monogatari :
Bien qu'appartenant au registre de la tradition orale des samurais, le Heike Monogatari a surtout été chanté par des moines aveugles et itinérants (Biwa hōshi).
En savoir plus sur la musique de biwa en consultant Wikipédia :
4. LA MUSIQUE DE SHAMISEN
Le shamisen est un instrument à trois cordes de la famille des luths. Provenant de Chine, il est entré au Japon assez tardivement, vers 1560. Son nom dérive directement du nom de son parent chinois, le san-hsien, qui signifie « trois cordes ». Ci-dessous, récital de san-hsien, l'ancêtre chinois du shamisen, dont la membrane est en peau de serpent, alors que celle du shamisen est en peau de chat, sauf à Okinawa où elle est également en peau de serpent :
Retour au shamisen. Il est utilisé dans les genres kumiuta, jiuta, nagauta, kouta, hauta, dans les minyō, également dans le théâtre kabuki et le jōruri (bunraku). Ci-dessous, des shamisen utilisés dans une pièce du genre jiuta :
« Lorsque le plectre heurte les cordes du shamisen par un mouvement descendant, il ne frappe pas que les cordes mais aussi la peau de la caisse de résonance, ce qui ajoute une sonorité supplémentaire de percussion. Par contre, lorsque le plectre racle les cordes par un mouvement de bas en haut, la peau n’est pas touchée et le son est plus délicat, plus frêle. Autre technique encore : gratter les cordes avec les doigts de la main gauche, ce qui produit un timbre encore plus gracieux. Cette capacité qu’a le shamisen de créer une grande variété de timbres est sans doute la caractéristique la plus remarquable de ce prodigieux instrument. » (Source : Nipponia)
La prochaine vidéo a été enregistrée au Théâtre Kaburenjō du quartier de Gion, à Kyōto. Miyako odori (Danse de la capitale) jouée avec plusieurs shamisen accompagnés de percussions et dansée par des geishas :
Le shamisen est également utilisé dans les minyō. Ci-dessous, Kuroda bushi (黒田節 - Air de Kuroda). Kuroda bushi est un chant de samurai de la région de Fukuoka (île de Kyūshū). Les paroles, dans le genre poétique dit imayō (litt. « style de maintenant », versification 7-5-7-5-7-5-7-5), sont d'un samurai du fief de Kuroda qui vivait à l'époque d'Edo (1603-1868). La mélodie dérive du célèbre gagaku Etenraku qui date du début de l'époque de Heian (794-1192) :
Le tsugaru-jamisen (津軽三味線), dont le nom provient du district de Tsugaru (Tsugaru est également le nom d'une péninsule), dans la préfecture de Aomori, au nord de l'île de Honshū, est pourvu d'une membrane en peau de chien ainsi que de cordes plus épaisses que celles du shamisen classique. Les compositions du style sont plus rythmées. Ci dessous, le minyō Nikata bushi (荷方節) :
Duo de tsugaru-jamisen :
Jongara bushi interprété au tsugaru-jamisen par Natsumi Ishimura:
Ci-dessous, Tsugaru Jongara bushi interprété par le célèbre Michia Mihashi accompagné du groupe de tsugaru-jamisen Kida Rinshōe :
mardi 31 juillet 2007
73. La musique japonaise traditionnelle (n° 1 sur 5)
Publié par Nobuko Matsumiya à mardi, juillet 31, 2007
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