mercredi 18 juillet 2007

67. Danse butô : morceaux choisis et conclusions

Le butō (舞踏) est une forme de danse contemporaine japonaise qui, à ses débuts, a été inspirée par les bombardements atomiques de Hiroshima et de Nagasaki. On la qualifie de « danse des ténèbres » ou de « danse de la mort ». Butō vient du verbe bu dans la prononciation chinoise (prononciation japonaise : mau) qui signifie danser, et (prononciation japonaise : fumu), qui signifie piétiner.

Idéologiquement, le butō procède à l'origine à la fois d'un rejet de la culture occidentale et des formes anciennes des arts vivants japonais.

Les danseurs et danseuses de butō dansent généralement presque nus et peints en blanc, surtout ceux de la génération actuelle.

Dans toutes les œuvres présentées sur cette page, on notera le rôle fondamental qu'y joue la technique vidéo. Danse butō, photographie et vidéo sont des arts étroitement complémentaires.

Burnt Soil, danse butō d'Imre Thormann avec Keiko Higuchi :




ePheMere, danse butō avec Mizu Desierto et Alenka Loesch, Theater of Yugen, San Francisco, novembre 2006 :




Transnational Performance Art Company, Butoh Neén. Montage vidéo alternatif de deux danses butō présentées à Mexico, l'une (l'homme peint en blanc) sur l'esplanade du Palacio de Bellas Artes, l'autre au Festival Internacional Cervantino en Guanajuato :




Danse butō, photo-montage de promotion d'une compagnie apparemment américaine nommée « x performance group: butoh », vidéo de Demian Krentz, musique de Brume :



« Les corps des danseurs de butō sont comme des tasses où l'on ne peut verser une seule goutte de plus. » (Ushio Amagatsu, fondateur de Sankai Juku, voir publication précédente n° 66)

pi (version 2): a journey through three images of purgatory, performance solo de Thomas John Bacon (AVERTISSEMENT LEGAL : ce film ainsi que le photo-montage qui lui succède contiennent des scènes de nudité masculine qui peuvent ne pas convenir à tous les publics) :



Danse butō The Frightened Ones, Londres, 2006, photo-montage de Thomas John Bacon reprenant pi (version 2): a journey through three images of purgatory (vidéo précédente) :




En conclusion de ces quatre pages sur la danse butō, nous nous demandons si ses artistes ne sont pas, en fait, des prophètes. Avant la Seconde Guerre mondiale, on a déjà vu des peintres, qui, par leurs œuvres, pressentaient ce qui allait survenir... Non pas les bombes, mais l'horreur absolue que chacun connaît et qui peut se résumer en un mot : déshumanisation. Qu'est-ce d'autre que le butō exprime ?... Nous reconnaissons à l'artiste, au véritable artiste, au poète également, cette faculté de voir mieux et plus loin que ses contemporains, mieux et plus loin que les sociologues, les économistes, les politiciens, etc. Et le véritable artiste est celui qui sait exprimer ses « visions » ou ses pressentiments au travers de son art. Nous estimons que les danseurs et danseuses de butō y parviennnent à la perfection.

Mais nous nous demandons aussi ce qu'ils expriment, au fond : des craintes ou des désirs ? Nous pensons qu'il s'agit des deux à la fois dans la mesure où l'opprimé ou celui qui ressent une oppression aura toujours tendance à la transférer sur autrui. Tout comme le déshumanisé déshumanisera les autres à la perfection...

Nous nous demandons enfin, et ce n'est pas la moindre chose, si ces artistes sont eux-mêmes conscients, au sens littéral du terme, de ce qu'ils expriment.

Peut-être développerons-nous ces points ici même ultérieurement...

En savoir plus sur la danse butō par Wikipédia : Lien

Visiter le site officiel de la Compagnie Ariadone et de Carlotta Ikeda : Lien

Visiter le site officiel de Danse Compagnie NUBA et de Juju Alishina : Lien

Visiter le blog Un soir Ou Un Autre consacré au butō : Lien

Voir aussi sur Wikipédia « Le théâtre japonais en France » : Shirō Daimon s'est tourné vers le butō et a créé la Fœ dance. Il organise également des stages de théâtre traditionnel en France et au Japon et se trouve intermédiaire de certaines grandes familles traditionnelles de nô, kabuki ou kyōgen. Lien

Pour connaître l'agenda de Shirō Daimon, consultez le site de JazzMuch : Lien



4 commentaires:

Unknown a dit…

Bonjour
Il faut aussi souligner que le buto est un art bien vivant, de nombreux artistes d'origine japonaise ou non, qui se situent dans cette mouvance, se produisent notamment à Paris. Entre autre au centre bertin poiré http://www.tenri-paris.com/ecbp/fest/

et merci pour les videos
guy
http://unsoirouunautre.hautetfort.com/buto/

Nobuko Matsumiya a dit…

Les visiteurs auront certainement bien noté votre commentaire, Guy Degeorges, merci. Et nous créons de ce pas un lien vers votre site.

Anonyme a dit…

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