jeudi 2 août 2007

74. La musique japonaise traditionnelle (n° 2 sur 5)

Les genres de la musique japonaise traditionnelle ainsi que ses instruments sont en grande partie originaires de Chine. Cette page est la suite de la page précédente n° 73.

Sur cette page : la musique de koto et le genre jiuta.

LES GENRES DE LA MUSIQUE JAPONAISE TRADITIONNELLE

5. LA MUSIQUE DE KOTO ET LE GENRE JIUTA
À l'origine, on appelle jiuta (地歌) l'ensemble des chants accompagnés au shamisen (三味線) dans la région de Kyōto et d'Osaka. On les distingue ainsi des edouta, les œuvres de la région de Tōkyō.

Au fil du temps, certaines pièces de shamisen ont été transcrites pour le koto (筝). Cependant, il existe des œuvres de koto qui appartiennent en propre au genre jiuta.

Trio de koto au château de Nijō, à Kyōto :


L'auteur de la vidéo précédente commente ainsi : « Even in Japan, I have trouble finding cd's with quality koto or shamisen music, no one seems to know anything about the genre. It's almost like Japanese people are embarrassed about it »... Ce qui explique aussi que garnir cette page en vidéos (ainsi que les deux suivantes) nous a été particulièrement difficile et que nous avons quelquefois dû recourir à nos propres films (Nobuko Matsumiya et Ensemble Sakura), à des enregistrements de concerts d'élèves, d'étudiants ou d'amateurs, ou bien encore effectués... aux Etats-Unis.

Le koto est une sorte de cithare en bois de paulownia évidé. L'instrument traditionnel possède treize cordes. Il est originaire de Chine. Il dérive du guzheng chinois (古箏) et fut importé au Japon vers le 7-ième siècle. A l'origine, le koto a été un instrument surtout joué à la cour impériale.

La musique de koto s'appelle sōkyoku. A l'époque d'Edo, les pièces de sōkyoku ont été composées, jouées et transmises par des musiciens aveugles officiellement reconnus par le gouvernement shôgunal. Un certain nombre d'œuvres jouées par l'école Ikuta appartiennent au genre jiuta, un genre de musique vocale accompagné au shamisen.

La principale caractéristique de l'école Ikuta est l'importance de la technique instrumentale. Au contraire, l'école Yamada privilégie le vocal. Cette dernière est caractérisée par ses chants narratifs. Elle inclut cependant aussi dans son répertoire des œuvres essentiellement instrumentales. On distingue deux genres, les danmono et les utamono.

Les danmono, pièces entièrement instrumentales, sont composées de sections (dan) comme Rokudan no shirabe (litt. « six sections »). Ci-dessous, Nobuko Matsumiya jouant un extrait de Rokudan no shirabe :


Les utamono, sont des pièces vocales accompagnées d'instruments. Certains utamono comme Zangetsu et Chidori no kyoku comprennent des poèmes chantés entrecoupés de parties instrumentales (手事 - tegoto), le tout formant une suite. Il arrive que certains tegoto gagnent leur indépendance en étant joués seuls. Ils se nomment alors tegotomono.

Les tegotomono sont constitués d'une série de trois chants avec des tegoto qui leur sont intercalés. Au milieu du 18-ième siècle, les tegotomono conduisent à des duos de shamisen et de koto, ainsi qu'à des trios formés d'un koto, d'un shamisen et d'un kokyū et qui sont appelés sankyoku (三曲).

Le kokyū :


Au début du 19-ième siècle, le kokyū sera remplacé par le shakuhachi (尺八).

Ci-dessous, premier mouvement de Rokudan no shirabe, par des élèves des écoles Ikuta et Yamada réunies (sankyoku) :


Les instruments du genre jiuta :
Cordes :
- Shamisen (三味線) : genre de luth à trois cordes
- Koto (筝) : cithare à treize cordes
- Kokyū (胡弓) : instrument à archet

Vents :
- Shakuhachi (尺八) : grosse flûte en bambou


En savoir plus sur le koto et le sōkyoku en consultant le site de Nobuko Matsumiya


Musique japonaise traditionnelle - Nobuko Matsumiya (koto et chants) sur le site d'Atistes Associés - Japon


En savoir plus sur le koto en consultant Wikipédia


En savoir plus sur la musique japonaise traditionnelle en consultant le site Nipponia


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