Paradoxe du Japon, ce « pays où le contraire est vrai », selon Robert Guillain, correspondant du Monde à Tōkyō pendant la Seconde Guerre mondiale : trivialité et scatologie sont loin d'être absents chez les Japonais, ce peuple pourtant réputé pour sa délicatesse et son raffinement... Les concours de pets font partie des traditions nippones et remontent au moins au XVIII-e siècle. Le peintre Hokusai (北斎, 1760-1849) les croque dans ses carnets de dessins ; le poète Kobayashi Issa (小林 一茶, 1763-1828) les évoque lui aussi dans un haïku de son recueil En village de miséreux. J'y fais référence dans un chapitre de mon Petit manuel pour écrire des haïku intitulé « Vous parlez cru ? Ecrivez cru ! » :
Les concours de pets
s'en vont donc recommencer
repos hibernal
Ajoutons que la bêtise, la vulgarité, le voyeurisme et la violence sous toutes leurs formes, même les plus inattendues, sont omni-
présents dans les programmes populaires de la télévision japonaise. La méchanceté ou l'inconscience (mais n'est-ce pas la même chose ?) est aussi quelquefois au rendez-vous sans que personne ne semble y trouver à redire. Nous pensons notamment aux moqueries envers les handicapés.
Et puisque nous évoquons à la fois les haïku et cette inconscience que nous estimons assez généralisée chez les Japonais, voir aussi notre page 207. Japon : haïku pour sans-abri (décembre 2007).
« A n'être pas des éveilleurs, l'artiste et l'écrivain courent le risque de n'être que des prostituées. » (anonyme)
Kobayashi Issa (trad. Jean Cholley), En village de miséreux sur fnac.com
Philippe Costa, Petit manuel pour écrire des haïku (Editions Philippe Picquier, 2000) sur fnac.com
Petit manuel pour écrire des haïku. Toutes les informations sur mon site HaikuNet.org :
Page réalisée par Philippe Costa
lundi 20 octobre 2008
275. Une tradition japonaise : les concours de pets
Publié par Nobuko Matsumiya à lundi, octobre 20, 2008
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