Le raku (楽焼 - raku-yaki, litt. « poterie du plaisir » ou « poterie du bonheur » ) est le résultat d'une technique sans tour. Elle se caractérise aussi par une cuisson rapide de la pièce, son enfumage, son immersion dans l'eau puis dans la sciure de bois pour la brûler, l'ensemble de ces procédés lui conférant la qualité d'objet unique.
La technique du raku-yaki est d'origine chinoise. Puis elle est passée en Corée et finalement au Japon au milieu du XVIe siècle.
C'est le mot raku qui signifie « plaisir », « joie » ou « bonheur ». Il provient d'un idéogramme gravé sur un sceau d'or. Celui-ci fut offert en 1598 par Toyotomi Hideyoshi à Chōjirō (長次郎), un potier de Kyōto qui était peut-être d'origine chinoise.
Toyotomi Hideyoshi était alors le Taiko, le maître du Japon, et il avait nommé « tête du thé » (sadō - 茶頭, une charge de fonctionnaire), Sen no Rikyū (1522-1591), maître de thé et codificateur du chanoyu (cérémonie du thé).
A la demande de Rikyū, Chōjirō créa des bols à thé destinés au chanoyu. Ils étaient le plus souvent noirs (kuro-raku), quelquefois rouges (aka-raku) ou blancs (chiro-raku) et même d'autres couleurs (iro-raku). Ces bols devaient répondre à l'idéal esthétique japonais du wabi : « un état de l'âme ou des choses qui est tout imprégné de tranquillité et de simplicité » (Ph. Costa, Petit manuel pour écrire des haïku, p. 174).
Toyotomi Hideyoshi autorisa également Chōjirō à rajouter Raku (楽) à son nom. Ceci marque le début du raku-yaki. Chōjirō devint ainsi le fondateur de la lignée des Raku qui est toujours active et dont le représentant actuel est le quinzième du nom : Kichizaemon (吉左衛門), né en 1949.
Après la Seconde Guerre mondiale, la technique du raku s'est développée dans le monde entier.
Les productions dites hongama (litt. « feu original » - 本窯) proviennent exlusivement de la lignée directe des Raku ; les wakigama (litt. « feu à côté » - 脇窯) sont les productions de deux autres courants qui se sont développés à partir de la quatrième génération des Raku ; toutes les autres productions, qu'elles soient japonaises ou étrangères, passées ou actuelles, appartiennent au betsugama (litt. « autres feux » - 別窯).
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