dimanche 2 novembre 2008

280. Liu Fang, joueuse de pipa et de guzheng

Liu Fang, virtuose du pipa (luth chinois) et du guzheng (cithare chinoise), est née à Kunming, dans la province du Yunnan. Dès l'âge de 6 ans, elle y fait l'apprentissage du pipa. A 9 ans, elle donne son premier concert et à 11 ans elle est choisie pour jouer devant la Reine Elisabeth II d’Angleterre lors de sa visite en Chine. Liu Fang a émigré au Canada en 1996 et vit aujourd'hui à Montréal. En 2006, l'artiste a reçu le prix de l'Académie Charles Cros.

Le pipa est un luth à quatre cordes dont la caisse est piriforme. Il date du II-e siècle avant J-C. Le guzheng est un instrument traditionnel à cordes pincées de la famille des cithares sur table qui comprend également le koto japonais, le dan-tranh vietnamien, le kayagum coréen et le qin de la chine ancienne. Il comporte vingt-et-une cordes.

Liu Fang, extrait d'une émission de CBC TV (Canada) diffusée le 12 janvier 2008 :




Bawang Xie Jia (Le Roi de Chu se défait de son armure). Ce chef-d'œuvre du répertoire martial pour pipa décrit l'épisode tragique de la défaite du roi Xiang Yu jusqu’alors invincible. Au cours de la guerre qui précéda la fondation de l'empire Han, en l'an 202 avant J-C, Xiang Yu subit une défaite fatale. Acculé par son adversaire, il bat en retraite et doit ôter son armure pour alléger son cheval, imité par ses compagnons d’armes. Le pipa se fait l’écho du vacarme qui préside à la fuite des soldats abandonnant leurs armures, ainsi que de leur désespoir et de leur douleur dans la débâcle. L'interprétation musicale exige une grande virtuosité et met en œuvre diverses techniques complexes, qui requièrent à la fois rapidité, précision et retenue (source : Musicoli).

Lui Fang, Bawang Xie Jia, 27 mars 2003 :




Guangling san (Promenade à Guangling). Cette célèbre mélodie pour guqin a été transcrite pour guzheng par Wang Changyuan, d’après la composition originale du grand maître de qin Ji Kang (223-262), l’un des Sept Sages de la Forêt des Bambous Zhulin qixian, pendant la période Wei (IIIe siècle). Cette musique s’inspire d’un épisode guerrier de l’époque des Royaumes Combattants, vers le IIIe siècle avant J-C, lors duquel Nie Zheng assassina le roi du royaume de Han (actuelle Corée) pour venger la mort de son père. On retrouve dans cette pièce un climat tourmenté et belliqueux, la violence des combats, avec le fracas des armes et la désolation sinistre des champs de bataille. L’intensité dramatique des émotions est suggérée par un style unique, rendant une impression sombre et profonde, avec de longs passages en harmoniques et un enchaînement de techniques spectaculaires telles que le vibrato tremblé chanyin ou le glissando interrompu dingshi huaxian. L’histoire du compositeur Ji Kang n’est pas moins dramatique que le thème de cette œuvre : ayant refusé de se soumettre au tyran Sima, il fut persécuté et condamné à mort. Avant d’aller au supplice, il prit son guqin et joua ce même air pour ses amis et ses disciples. (source : Musicoli)

Liu Fang, Guangling san, Théâtre de la Ville, Paris, 8 mai 2006 :




Liu Fang (guzheng) et Yoshio Kurahashi (Shakuhachi), Haru no umi (Mer de printemps). Composition de Michio Miyagi :




Page 15, deux autres interprétations de Haru no umi : la première par Shōji Mizumoto et le Musica Bella Orchestra de New York, la seconde par Nobuko Matsumiya, Danny Fajardo et Richard Stag.

En savoir plus sur Liu Fang en consultant Wikipédia : Lien

Site officiel de Liu Fang en français : Lien

En savoir plus sur le pipa en consultant Wikipédia : Lien

En savoir plus sur le guzheng en consultant Wikipédia : Lien



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